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C’est avec un peu d’émotion que nous diffusons ce film version longue sur l’historique du chantier de la lône….le titre relève 2017 – 2019….Mais en fait cette lône, les techniciens la rêvait depuis bien plus longtemps ! Alors nous nous sommes replongé dans les archives. Les petits paragraphes ci-après sont extraits d’une note de Catherine Petit, alors chargée de mission eau qui devait expliquer  » le pourquoi du comment » de ce bébé !

  • Pourquoi restaurer des lônes ?

Les grands aménagements du Rhône pour produire de l’électricité, favoriser la navigation, se protéger des crues, ont eu pour effet de concentrer les écoulements dans un chenal unique ce qui a eu pour conséquence d’isoler les bras secondaires (lônes) du Rhône et de faire baisser le niveau de la nappe alluviale.

Or une large plaine alluviale, avec plusieurs chenaux en eau, est le socle de la richesse écologique du Rhône : des milieux plus ou moins en eau, de façon temporaire ou permanente, des eaux calmes ou vives, stagnantes ou courantes, des milieux balayés ou pas par les crues, en relation plus ou moins directe avec la nappe du fleuve… ce rapport à l’eau est crucial pour la flore et la faune. Plus il est diversifié, plus la biodiversité est importante.

Les aménagements ont donc généré une chute de l’intérêt patrimonial (et donc paysager) du fleuve et la reconquête de sa qualité écologique est une démarche nationale voire européenne enclenchée dès les années 2000. Des sites prioritaires ont été sélectionnés quant à leur potentiel de restauration : Chautagne-Belley-Brégnier Cordon, Pierre-Bénite, Péage-de-Roussillon, Montélimar, Donzère-Mondragon et Miribel Jonage. Tous ces secteurs sont aujourd’hui restaurés ou en cours de restauration, à l’exception de Miribel Jonage.

A noter que  ce type de restauration est entrepris sur bon nombre de fleuves français et européens. La Directive Cadre sur l’Eau engage les Etats sur l’atteinte du bon état écologique des milieux aquatiques. Ce type de restauration y est indispensable.

 

  • Pourquoi restaurer des lônes sur le Parc ?

Sur 15 km de lônes restant après aménagement des gravières, 2 km seulement sont encore en eau permanente.

Le Parc a ainsi perdu près de 90 % de ses lônes, celles-ci n’étant plus que des sillons secs, empruntés exceptionnellement par les eaux de débordement du canal de Miribel et les vététistes. Cette disparition est due essentiellement à la baisse de la nappe alluviale, consécutive à l’aménagement et l’enfoncement progressif du canal de Miribel (+ de 4 m en 50 ans).

Conjugués, ces 2 phénomènes d’abaissement de nappe et de disparition de lônes entraînent une évolution de la biodiversité du Parc vers des milieux secs, surtout à l’amont (l’aval étant aménagé de gravières), secteur dit « naturel », à préserver. Cette évolution tend à banaliser les milieux naturels, c’est-à-dire que l’originalité patrimoniale du Parc, qui a permis sa désignation au titre des espaces naturels sensibles des départements de l’Ain et du Rhône, ou encore au titre de Natura 2000, tend à disparaître. C’est aussi cette originalité qui légitimise le Parc  comme haut lieu d’éducation à l’environnement.

  • Pourquoi remettre en eau la lône de Jonage ?

Pour compenser en partie la baisse de la nappe dans la partie amont du Parc, en complément de la lutte contre l’enfoncement du canal de Miribel, la seule solution est de prélever de l’eau par siphon dans le canal de Jonage et de la faire circuler sur le Parc. Cette idée est ancienne, elle est inscrite au cahier des charges de la concession de Cusset, avec un débit maximal de 2 m3/s. Ce prélèvement d’eau doit se situer en amont des rejets de stations d’épuration dans le canal de Jonage et la lône de Jonage est apparue comme lieu idéal pour diriger ces eaux. Non seulement elle est bien située, mais aussi, en plus de réalimenter la nappe, la remise en eau permet de créer un milieu d’eaux courantes, milieu qui a totalement disparu de ce secteur.