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La mise en eau de la lône de Jonage marque le début d’une période d’expérimentation de plusieurs mois. Objectifs : tester différents débits d’alimentation et surveiller comment se comporte la lône. Explications avec Agnès Blachère, du bureau d’étude chargé de ce suivi.

La lône de Jonage, avant même sa mise en eau a été mise sous haute surveillance. Une fois les travaux de modelage de la lône terminés, plusieurs campagnes de surveillance ont été réalisées, en basses eaux et après la crue de janvier 2018. « Nous suivons 15 piézomètres et avons installé 4 sondes enregistreuses pour vérifier les caractéristiques de la nappe souterraine et ses éventuels liens avec la lône, l’enjeu était notamment de s’assurer que le Puits des Vernes qui est un captage d’alimentation en eau potable situé à proximité, ne soit pas alimenté par l’eau de la lône ».
Ce système de suivi est complété par 14 piquets et clous de référencement topographiques dans la lône et sur les bordures, qui seront autant de repères pour observer les niveaux d’eau.

On ouvre progressivement les vannes
Les cinq grands tuyaux qui enjambent la digue et captent l’eau du canal pour alimenter la lône déversent chacun un débit maximum de 0,4 m3 / seconde. Ils seront donc ouverts progressivement les uns après les autres, à un rythme mensuel pour tester le passage de 0,4 m3/ seconde à 2m3/seconde, qui constitue le débit maximal. A partir de là, deux paliers de réduction du débit seront à nouveau testés, pour trouver le débit d’équilibre. « A chaque changement de débit, nous allons vérifier si la remise en eau fonctionne bien, c’est à dire si l’eau reste dans lône ou déborde. Nous allons suivre les vitesses et hauteurs de remplissage, les zones en eau selon les débits, mais aussi surveiller les effets sur la nappe et approfondir notre connaissance des relations nappe / lône… c’est une expérimentation, nous ne savons pas exactement comment cela va se passer ! »

Se donner deux ans
D’ici la fin de cette année, tous les niveaux de débits auront été testés, ce qui devrait permettre de décider du débit d’équilibre. Pour autant, l’expérimentation ne sera pas terminée, car il faudra suivre les évolutions morphologiques de la lône et observer les milieux et les habitats qui vont se créer, à minima durant deux saisons. Car c’est tout l’objet de cette ambitieuse opération : retrouver des milieux naturels vivants et riches sur le plan écologique. « Nous pourrons être amenés à proposer des travaux d’ajustement si l’on se rend compte par exemple que les seuils crées pour offrir une diversité des écoulements ne jouent pas efficacement leur rôle. Nous serons également très attentifs aux effets d’une crue du Rhône, qui par nature érode et agit sur les écoulements et les faciès des lônes ». Rendez-vous en Juin pour l’inauguration de cette lône et un premier bilan de l’expérimentation !