Après plusieurs mois d’études et de concertation, les grands axes du programme de restauration du canal de Miribel sont désormais actés. Avec une ambition partagée : redonner à ce canal aménagé par l’Homme le fonctionnement d’un fleuve naturel.
Il y a bien longtemps que le canal de Miribel ne sert plus à ce pourquoi il a été créé. Commencé en 1845, le creusement du canal dans le lit du Rhône devait permettre de faciliter la circulation des bateaux de grand gabarit pour le transport du bois et de la pierre, entre autres. Très vite, le développement du transport ferroviaire a bien concurrencé la voie d’eau et le canal a perdu son utilité.
Au fil du temps, les dépôts alluvionnaires, les extractions de granulats, mais aussi la création du canal de Jonage ont perturbé le fonctionnement hydraulique naturel.
Le canal de Miribel est aujourd’hui dans un état préoccupant : l’eau y circule avec des vitesses élevées, qui accentuent son ravinement. En 50 ans le fond de son lit s’est enfoncé de 4 m, ses berges sont instables, sa biodiversité s’amenuise. Ces dysfonctionnements impactent la production d’eau potable.
Les études menées ont permis d’aboutir à un consensus : le canal ne doit plus être considéré comme un ouvrage artificiel à entretenir. L’enjeu de la restauration est redonner un fonctionnement naturel à ce tronçon du fleuve Rhône.
Si l’objectif de créer un cheminement le long des berges permettant de boucler l’Anneau Bleu reste d’actualité, son tracé reste aujourd’hui à adapter à cette nouvelle vision d’un fleuve naturel.
Le Programme d’actions
En rive droite, les 18 km canal ont été « découpés » en une trentaine de tronçons et deux grands types d’intervention sont envisagés.
Dans les secteurs naturels, il s’agira d’adoucir la pente des berges, de diversifier les habitats et de restaurer la ripisylve, pour favoriser la création de méandres, qui contribueront à ralentir les écoulements et à bloquer les galets de façon à lutter contre le ravinement du lit.
Dans les secteurs plus urbains, les boisements seront régénérés et les plantes invasives traitées au cas par cas. La berge sera consolidée et remodelée sur deux secteurs, au droit de l’usine Philips et en aval du seuil de Neyron.
En rive gauche, une expérimentation d’élargissement du lit pour en accentuer la sinuosité est prévue à hauteur de Thil et la berge sera remodelée au niveau de Niévroz.
L’ensemble du programme de restauration représente un investissement de près de 6 millions d’euros. Un marché de maitrise d’œuvre sera prochainement lancé pour engager les travaux, dont l’échéance est prévue à l’horizon 2020/2021.