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6 mois après le lancement de l’expérimentation de remise en eau de la lône de Jonage, un cortège de nouveaux milieux naturels s’est développé au fil de l’eau.
Avec l’arrivée d’espèces rares, la biodiversité est gagnante !

Si on ne dispose pas encore d’un inventaire complet des espèces floristiques présentes sur la lône, la journée de prospection réalisée en octobre dernier par le bureau d’étude CESAME apporte quelques éclairages intéressants. Tout d’abord et c’était un des objectifs clefs du projet, l’aménagement de la lône a permis de créer des milieux et des habitats très diversifiés. On distingue ainsi sur les 1,4 km de la lône 7 secteurs distincts, selon la largeur du lit, la forme des berges, les débits plus ou moins vifs, la présence ou non de couvert forestiers, de bancs de graviers…

Les herbiers : une belle surprise

C’est à mi-parcours du chemin de la Lône, que l’évolution des milieux est peut-être la plus remarquable. Ici, le lit s’élargit, laissant place à plus d’ensoleillement, les berges sont en pente douce. Un contexte qui a permis un développement significatif d’herbiers aquatiques vivaces riches de différentes espèces dont certaines remarquables, car assez rares, comme le Potamot perfolié, la Zannichéllie ou la Renoncule flottante. Autre découverte intéressante : la Groenlandie dense, une espèce rare dans le département du Rhône, et pourtant observée en plusieurs points de la lône. Sa présence serait un  indicateur de la bonne qualité des eaux.
Cette expansion spontanée des herbiers pourrait s’expliquer par la présence de graines ou de rhizomes, reliquats de l’époque ou le vieux Rhône divaguait ici. La mise en eau aurait ainsi stimulé leur reprise.

Effets co-latéraux

Là où la lône se dissipe dans des milieux boisés, aux abords de son exutoire, une importante  étendue de Roseaux (Roselière à Phragmites et Carex)  s’est développée dans une autre ancienne emprise du vieux Rhône. La prêle d’hiver, une espèce rare des forêts humides et ombragées semble avoir bénéficié aussi de ce contexte favorable. La montée des eaux souterraines et l’élévation de la nappe pourraient l’expliquer, car elles favorisent le maintien d’une humidité permanente, indispensable à l’installation de ce type d’espèces.

Beaucoup reste encore à faire pour mieux connaître la flore de la lône, mais cette première investigation a permis de définir les points de vigilance et de poser des premières orientations dans la gestion des différents milieux. Et de constater une belle reprise de la végétation !

Et les poissons ?

Aucun inventaire n’a encore été réalisé, en raison des surfaces en eau et des niveaux d’eau. Néanmoins la lône accueille un peuplement piscicole important que la Fédération de pêche évalue entre 500  kg et 1 tonne de biomasse. Des poissons qui ont transité via la prise d’eau du canal de Jonage, dont il faudra suivre l’évolution.